DOSSIER : SCRIPTES


Scripte
Le travail sur la continuité nécessite parfois l'établissement de chronologies. Cela peut être le cas par exemple si le scénario traite d'une histoire vraie (Stavisky d'Alain Resnais) ou d'un pan important de l'histoire d'un pays (Section spéciale de Costa-Gavras), ce qui demande une attention accrue à la vraissemblance et à la cohérence de tous les détails du scénario. Ou tout simplement si l'histoire se déroule sur plusieurs années, que les enfants grandissent et qu'il faut donc choisir plusieurs comédiens pour un même rôle (La Gloire de mon père d'Yves Robert).
Lorsque la chronologie de l'histoire est paticulièrement bouleversée par l'ordre indiqué dans la scénario, que les flash-back et les flash-forward rythment le film, ce travail de rétablissement de la chronologie est essentiel pour la scripte comme pour les décors, les costumes et les accessoires. Cela a poussé Sylvette Baudrot à inventer un qui lui servait ensuite de repère tout au long des films tels que L'Année Dernière à Marienbad et Je t'aime, je t'aime (Alain Resnais) ou Two for the Road (Stanley Donen).
Notre travail n'est pas perceptible justement parce qu'il ne passe pas par un changement technique ou artistique, tels le son, l'image, le décor, les costumes, mais dans une collaboration à la mise en scène. Nous sommes en quelque sorte les témoins : on a la mémoire du film, la mémoire des intentions de la mise en scène, la mémoire des choix qui ont été faits à différents moments, mais aussi le lien avec le montage, le mise en scène elle-même, l'enchaînement des plans.
Bénédicte Kermadec
